Rentrée en maternelle : pleurs et hurlements… que faire ?

Ca y est, votre enfant a l’âge d’aller à l’école… Le début d’une nouvelle vie ! Mais c’est bien plus difficile que prévu : il/elle pleure, veut rentrer à la maison… Comment pouvez-vous l’aider à vivre cette période délicate ?

Je réponds à cette question à l’oral !

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Rentrée en maternelle : pleurs et hurlements… que faire ?

C’est la rentrée ! L’école commence, mon enfant pleure et j’ai du mal à le supporter. Comment peut-on aider un enfant qui pleure à rentrer à l’école ? 

Bonjour les parents positifs !

Ici Coralie, du blog Les 6 doigts de la main, pour avancer ensemble sur le chemin de la parentalité positive.

Alors aujourd’hui, je réponds à un message que j’ai reçu d’une maman un peu en détresse, qui me dit : “Ma fille est rentrée en petite section. Parfait le mardi et le vendredi, mais hier et aujourd’hui : l’horreur !!! Pleurs, hurlements,… Maman, je veux rentrer à la maison, juste cinq minutes. Je ne l’avais jamais vu dans cet état-là. Des astuces pour gérer ces moments-là ? Car je suis un peu perdue… Elle est pourtant avec ses trois copines de crèche. Un grand merci ! “
Alors, merci pour cette question qui concerne bien des parents, et pas seulement cette maman. Alors, je me suis dit que ce serait intéressant de partager cela avec tous les parents qui, comme Mathilde, ont du mal avec la réception des pleurs, qui ont du mal avec le moment du matin où c’est tellement difficile de voir son enfant pleurer, pour elle et pour sa fille.

Qu’est-ce qui se passe dans ces moments-là ?

D’abord, il n’est pas rare que les choses se passent comme Mathilde le décrit ici. C’est-à-dire que les premiers jours se passent bien et puis qu’ensuite seulement, l’enfant se met à pleurer. Vous êtes nombreux à l’avoir vécu.

Pourquoi  ce n’est pas rare ?

Parce qu’en fait, au départ, il y a cet attrait de la nouveauté : l’excitation, c’est quelque chose que l’on va découvrir, c’est la grande école… Alors la fille de Mathilde sort de la crèche et n’a jamais connu que ça. Elle rentre à l’école et souvent en plus, nous les adultes, on leur en a parlé avant; On a créé cette anticipation : “Ah, tu entres à l’école, c’est chouette ! Tu deviens grande, tu vas voir l’école,.”
On a créé toute une excitation qui fait qu’au début, ils sont tous contents de découvrir ce que c’est. Et puis, au bout de quelques jours : “Bon, ben ok, c’est bon, j’ai compris. En réalité, ce n’est pas aussi excitant que ce que vous m’avez dépeint. Finalement, j’étais bien mieux avant.”
Donc, ce côté, où c’est difficile de rentrer à l’école, il n’est pas du tout rare qu’il arrive après quelques jours. Alors ça, c’est le premier point.

La phase d’adaptation

Le deuxième point : que cela vienne au bout de quelques jours ou dès le début, l’entrée à l’école (alors là, on parle d’une première rentrée, mais c’est vrai aussi pour les autres rentrées, en réalité), c’est dur pour beaucoup d’enfants, parce que c’est vraiment un environnement différent.
C’est encore plus le cas, quand on entre en petite section, parce que le contexte est vraiment complètement différent de ce qu’on a connu avant : l’ambiance est différente, le rythme est différent, tout est différent. C’est une phase d’adaptation, qui est vraiment difficile pour les enfants, en tout cas, qui peut l’être. En particulier, les moments de la récré, dont on parle souvent avec les enfants. C’est assez effrayant pour un enfant de petite section, parce que tout d’un coup, il se retrouve mélangé avec des plus grands : ça crie, ça court. Il y a de quoi faire un peu peur !!! Donc, il y a vraiment une phase d’adaptation.

Cette phase d’adaptation crée des difficultés qui font que, au début de la journée, ils n’ont pas envie de quitter leurs parents avec lesquels ils se sentent beaucoup plus en sécurité. Donc, il y a beaucoup de choses qui, à ce moment-là, dépendent de l’instituteur : c’est-à-dire, de quelle manière l’enseignant arrive à accompagner les enfants, à recevoir ce qu’ils vivent, à les faire vivre cette transition en douceur. Avec la difficulté, évidemment que les enseignants ont toute une classe devant eux. Donc, entre l’enseignant et l’assistante, il y a quand même beaucoup d’enfants à gérer et en plus la pression (souvent dans nos systèmes) d’avancer dans le programme,… La phase d’adaptation n’est pas toujours complètement intégrée, abordée comme faisant partie, ou étant vraiment partie prenante de ce qu’on fait, même si c’est quand même le cas dans beaucoup d’écoles, heureusement.

Le premier conseil : l’écoute

Alors ceci étant dit, une fois qu’on a compris que c’était difficile pour eux, qu’est-ce qu’on peut faire ? Quels sont les conseils pour aider notre enfant à traverser cette phase-là ?

Alors le premier conseil, le principal, c’est l’écoute. On peut imaginer d’ailleurs qu’en nous-même, on vit une période compliquée, cela nous est tous arrivé. Ce dont on a le plus besoin, à ce moment-là, c’est de pouvoir le partager, c’est de pouvoir entendre que les gens autour de nous, nous comprennent, nous soutiennent, qui sont là pour nous.

Cela ne veut pas dire qu’ils vont régler notre situation. Ils ne vont pas régler notre problème, mais au moins, on sait que l’on n’est pas tout seul et qu’on a des gens autour de nous, qui sont là pour nous soutenir.
Donc vraiment, cette phase d’écoute est très importante. Et c’est cette idée aussi que, en tant que parents, on ne va pas éviter les difficultés à nos enfants, mais on va les aider à les traverser. Et à long terme, c’est vraiment ce qui va leur permettre de développer leur résilience, leur faculté d’adaptation, etc.

Comment développer cette résilience ?

C’est justement en les écoutant, en écoutant ce qu’ils vivent. Les petits n’ont pas toujours les mots pour le dire, donc parfois, c’est à nous de les poser. On peut très bien discuter : “Tu aimerais bien rester avec moi toute la journée ? C’est plus facile quand on reste à la maison ? Ça fait un peu peur à l’école, il y a beaucoup de bruit ? Tu sais, je crois que ce week-end, on pourra passer un moment ensemble et on aura le temps de faire ceci et cela. Parfois, c’est compliqué d’arriver dans un nouvel environnement qu’on ne connaît pas. Tu trouves que c’est très différent ici ?”

J’ai lu récemment l’histoire d’une maman, qui a réussi à aider son garçon en lui parlant le soir, à partir du livre “Je t’aimerai toujours, quoi qu’il arrive” (je ne sais pas si vous connaissez ce livre). Au début du livre, le petit renard est très en colère et la maman, après avoir lu le livre, dit : “Pourquoi penses-tu que ce petit renard est en colère  ? Peut-être que c’est difficile pour lui, l’école et la cantine”. Ainsi, son petit garçon a pu partager ses difficultés, à ce moment-là, au moment où sa maman a mis les mots dessus, tout en parlant de quelqu’un d’autre.

Donc, cette phase d’écoute et d’expression de ce que les enfants peuvent vivre (surtout quand ils sont petits) est vraiment une façon de mettre des mots sur ce qu’ils vivent. Et à ce moment-là, ils se sentent compris et se sentent entendus. Ça, c’est vraiment la priorité, le plus important.

Que faire au moment de la séparation ?

Se projeter

Alors d’abord, une chose qui est importante, c’est que nos enfants ont du mal à se projeter quand ils sont petits. Donc, on peut répéter ce moment de la séparation pour les aider à se projeter. Cela veut dire qu’on va pouvoir leur expliquer la veille au soir, le matin avant d’arriver : “On va arriver à l’école; On va être devant la porte. A ce moment-là, je vais te dire au revoir, tu vas me dire au revoir et ensuite, tu vas rentrer dans la classe. Et puis moi, je reviendrai en fin de journée. Dans la classe, tu vas faire ceci, tu vas faire cela.”

Alors l’idéal, c’est carrément d’avoir observé la classe et de les aider à se projeter en disant par exemple : “Quand tu rentreras dans la classe, tu préférerais aller dans le coin lecture ou dans le coin cuisine ? Tu voudrais plutôt te mettre à dessiner ou tu voudrais plutôt…”
Pas une avalanche de choix, mais leur donner une accroche par rapport à ce qu’ils vont faire dans la classe, ce qui leur permet de se projeter et d’être moins accrochés à la phase antérieure. Donc cela peut vraiment aider.

Avoir un objet de liaison

Et puis ce qui peut les aider aussi, c’est parfois d’avoir un objet de liaison. Donc ça, c’est quelque chose dont on peut aussi parler avec eux. C’est-à-dire qu’on peut leur dire, par exemple le soir, lors d’un moment calme : “J‘ai l’impression que c’est difficile pour toi de me dire au revoir le matin, que tu aimerais bien rester avec moi et que rentrer dans la salle de classe, c’est parfois un moment qui est compliqué. Selon toi, qu’est-ce qui pourrait t’aider ? Alors souvent, les touts petits ont du mal à répondre à cette question, mais déjà rien que leur poser la question, cela leur permet de leur montrer qu’on comprend leur point de vue en considération, et peut-être qu’ils vont avoir des idées qu’on n’a pas.
Et sinon, une idée, on peut leur suggérer, on peut leur dire : “Est-ce que ça pourrait t’aider d’avoir un objet que je te donne ?” Et on va choisir quelque chose d’un plus petit, qui soit facile à glisser dans la poche, peut-être un petit ruban ou un petit bout de tissu, quelque chose (c’est un peu l’idée du doudou) qui ferait un peu transition. Donc ça, c’est aussi un objet de sécurité, qui peut aider (cela dépend des enfants, il y a des enfants, ça aide beaucoup, et d’autres pas du tout.)

Aider l’enfant à être dans l’action

Également, au moment où l’on rentre dans la classe, un autre conseil c’est d’aider l’enfant à être dans l’action, parce qu’il y a souvent toute une petite routine au moment d’arriver dans la classe. Et donc, si l’enfant est dans cette routine, c’est-à-dire que c’est lui qui est  chargé d’accrocher son manteau, par exemple, et qu’on l’encourage, on lui dit : “Tiens, regarde, où il va ton manteau ? Tu veux le mettre au crochet ?” L’enfant devient actif dans cette partie-là. Quand il est actif, il est souvent moins dans l’émotion et cela l’aide à s’ancrer directement dans sa journée d’école.

Arriver plus tôt

Il ne faut pas oublier non plus d’arriver un peu plus tôt. Ce que je veux dire c’est que, ce moment de séparation du matin est difficile pour eux et il est difficile aussi pour la maman. C’est-à-dire qu’on a le droit, nous aussi, en tant que maman, de trouver cela difficile.

Moi, je me souviens encore : “Quand mon aîné (cela remonte à quinze ans ! ), était dans cette phase-là et que je partais de la classe et que je l’entendais crier : “Maman” en pleurant”. C’était vraiment très difficile pour la maman que j’étais. On a le droit de trouver cela difficile nous aussi ! Alors bien sûr, notre rôle, c’est d’être là pour eux d’abord, mais c’est tout à fait légitime, que, nous aussi, on trouve cela dur. Donc si on a besoin d’un peu plus de temps dans cette phase de séparation, parce que, en fonction des enseignants, il y en a qui ne veulent pas non plus que ce moment-là dure trop longtemps parce qu’ils savent d’expérience que les enfants se calment souvent assez rapidement, une fois que la maman disparaît. Donc, ils ont tendance à vouloir “précipiter la maman dehors” et c’est ok, parce qu’effectivement, ils s’y connaissent, ils ont l’expérience de cela et ils savent gérer nos enfants. Il faut aussi qu’on leur fasse confiance.

Avoir une phase de transition

Mais si on veut avoir le temps de cette transition, ne pas hésiter à arriver un petit peu plus tôt pour avoir les 30 secondes, la minute de câlins, de recharge de réservoir émotionnel, et pour l’enfant, et pour nous, avant de partir. Pas s’étaler dans les pleurs, mais avoir le temps de faire cette phase de transition, justement dans laquelle on va rendre l’enfant actif, on va l’aider à se projeter dans sa journée d’école, on va l’aider à faire une transition qui soit un peu plus smooth. Et même si à la fin, il pleure, au moins, il aura vu qu’on ne l’a pas juste jeté dans sa classe, mais qu’on a été là pour lui un moment, et ça, ça l’aide à avoir confiance en nous et à se sentir en sécurité.

Voilà, je crois que c’est déjà pas mal de conseils ! Si vous réussissez à appliquer tout cela, cela devrait vous aider. D’ailleurs, j’avais donné tous ces conseils à la maman, qui m’avait écrit, il y a quelques jours. Elle m’a écrit aujourd’hui que ça allait déjà beaucoup mieux deux jours plus tard. Donc, je vous encourage à appliquer tout cela, si vous avez l’impression que cette partie, si importante de l’écoute de ce que notre enfant vit, est difficile pour vous, que vous êtes le genre de parent à répondre plutôt : “Ne t’inquiètes pas, arrêtes de pleurer,….” N’hésitez pas !

Je vous encourage à vous inscrire à ma formation : “Accompagner les émotions”, qui vous permettra, en seulement quinze jours, de comprendre comment écouter votre enfant et vous verrez que cela changera tout dans les moments de “crise”, de pouvoir les écouter et de les accompagner à vivre ce qu’ils veulent, plutôt que de vouloir effacer ces crises, qui ont pourtant une raison d’être.

Et si vous pensez que ce podcast peut aider des personnes de votre entourage, qui vivent ces difficultés, n’oubliez pas de le leur en parler !

À très vite sur le blog Les six doigts de la main.

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