enfant isolé souffrant de phobie scolaire

Phobie Scolaire : Quelles Solutions pour Aider mon Enfant ?

Maux de ventre tous les matins ou crise avec pleurs et hurlements, les enfants peuvent parfois se mettre dans des états extrêmes avant d’aller à l’école. Et si ces symptômes physiques et cette détresse émotionnelle n’étaient pas une crise passagère, mais les signes d’une phobie scolaire ? Ces troubles sont en augmentation chaque année. Quels sont les symptômes et quelles solutions pour traiter la phobie scolaire ? On vous dresse un panorama visant à vous aider en tant que parents à mieux accompagner vos enfants.

« Si les chiffres varient d’une étude à l’autre, les spécialistes s’accordent à dire que la phobie scolaire concernerait en France entre 2 et 5 % des enfants scolarisés ». Chiffre plus fiable, la phobie scolaire constitue 5 à 8 % des motifs de consultations en pédopsychiatrie (www.fondationhopitaux.fr).

La phobie scolaire concernerait en France entre 2 à 5 % des enfants scolarisés.

— Note : Cet article n’a pas été écrit par moi, mais par Karine Barriol, rédactrice, en lien avec son ami psychologue. Voilà pourquoi, pour une fois, la photo qui l’illustre n’est pas de notre famille ! — 

Qu’est-ce que la phobie scolaire ?

Définition

La phobie scolaire se définit par une angoisse extrême et incontrôlable de se rendre à l’école. Pour des raisons irrationnelles, l’enfant a peur de fréquenter l’établissement. Cette crainte n’a rien à voir avec les résultats scolaires ou un désintérêt pour l’apprentissage. Souvent, les élèves atteints de phobie scolaire désirent, au fond d’eux, combattre cette anxiété sévère pour retrouver les bancs de l’école. Bien souvent, ils en sont simplement incapables, physiquement et psychologiquement, et ce blocage est totalement involontaire.

La phobie scolaire ne doit pas être confondue avec le refus scolaire qui est souvent lié à des attentes trop hautes. Une pression exercée sur l’enfant et sur ses résultats scolaires, un environnement trop compétitif, brisent la motivation. L’enfant se sent incapable de répondre aux attentes et cherche donc une échappatoire en refusant d’aller à l’école.

Ne pas confondre non plus, avec le décrochage scolaire qui démarre souvent par une démotivation et un désintérêt pour l’école.

Selon le Professeur Marie-Rose Moro, chef de service de la Maison de Solenn (maison de soins psychiatriques pour adolescents), « Le pic de phobie scolaire intervient principalement au collège, entre les classes de sixième et de troisième ». Toutefois, les élèves de primaire sont aussi concernés.

Les principales causes de la phobie scolaire

Les causes sont multiples, et diffèrent autant qu’il y a de patients.

Toutefois, dans la majorité des cas, on relève 2 facteurs principaux de déclenchement :

  • des angoisses liées à la séparation : ces terreurs peuvent être enfouies, depuis la petite enfance par exemple, se réactiver et ainsi déboucher sur la phobie scolaire ;
  • chez les enfants plus âgés, des traumatismes liés à l’école : agressions physiques ou morales, harcèlement, humiliations…

Pour un diagnostic efficace et pour trouver des solutions à la phobie scolaire, la cause devra être clairement identifiée.

Conséquences

Pour l’enfant, la 1e conséquence est évidemment un absentéisme scolaire qui peut s’installer dans le temps et devenir important. Les effets peuvent être graves sur le plan scolaire et à plus long terme sur l’avenir professionnel.

Côté social, l’enfant est automatiquement isolé et en rupture sociale. Ce qui peut amener d’autres difficultés comme la culpabilité, la dépression et le manque de confiance en soi.

Pour les parents et la famille aussi, les conséquences sont dures. En 1e lieu, les parents se trouvent souvent désemparés devant cette situation. Ensuite, ils peuvent réagir différemment : culpabilité, angoisse, offense ressentie à cause de l’enfant qui refuse de bénéficier d’une bonne école, troubles dus au changement de vie sociale…

Le coût de traitement n’est pas neutre non plus pour la famille : adaptation des organisations (voire du travail pour plus de présence à la maison), prise en charge psychologique, cours particuliers, etc.

Détecter les symptômes, c’est déjà une solution à la phobie scolaire

Les signes annonciateurs sont toujours difficiles à déceler. Les parents, pris dans la routine quotidienne, n’y prêtent pas attention. Ou alors, ils prennent les 1e symptômes pour des caprices, du refus scolaire ou un manque d’intérêt pour l’école.

Pourtant, déceler les premiers signes, c’est déjà une étape pour affirmer qu’il y a un problème, établir le diagnostic et donc trouver des solutions à la phobie scolaire.

Les 1e symptômes sont physiques

Les avertissements physiques sont les premiers à permettre de détecter la phobie scolaire. L’enfant rencontre des maux de ventre et de tête, des nausées et vomissements, des insomnies les veilles de classe et même de la tachycardie.

Des signes qui disparaissent le week-end

Ces malaises se font généralement sentir le matin même, avant de se rendre à l’école ou au collège. De même, les maux s’apaisent souvent les jours où il n’y a pas classe : les week-ends et vacances. Et si vous décidez de garder votre enfant à la maison suite à des maux de ventre par exemple, il se sentira vite mieux dès qu’il saura qu’il peut rester chez lui.

L’erreur à ne pas commettre

Si l’enfant exprime un refus catégorique d’aller à l’école, qu’il vous fait part de ses peurs ou parait très angoissé, il est essentiel de NE PAS le forcer à rejoindre son établissement. L’élève face à une phobie scolaire trouvera une façon de détourner le problème en passant la journée à l’infirmerie, ou pour les grands en faisant l’école buissonnière.

Phobie scolaire : en cas de forte anxiété, NE FORCEZ PAS votre enfant à rejoindre son établissement scolaire.

Phobie scolaire : quelles solutions ?

En préambule, montrez à votre enfant que vous êtes à l’écoute et qu’il peut compter sur vous. Prouvez-lui que la communication est possible, qu’elle fait du bien, que vous le comprenez. Enfin, informez-le des solutions pour vaincre cette phobie scolaire et qu’il ne sera pas seul dans les étapes de la guérison.

Parlez-en à un spécialiste

Un suivi psychologique est indispensable pour permettre aux enfants de guérir. Plus le traitement thérapeutique sera mis en place tôt, plus l’amélioration des troubles sera rapide. Malheureusement, si les parents tardent à réagir, le stress et l’angoisse seront profondément ancrés. Le suivi sera donc long dans la plupart des cas.

La prise en charge la plus simple est souvent de type psychothérapie cognitivo-comportementale. Les TCC donnent d’excellents résultats en agissant sur le plan cognitif et sur le plan comportemental avec des outils concrets à utiliser quotidiennement.

Des thérapies familiales sont aussi à envisager.

Dans les cas les plus graves, l’élève peut intégrer un établissement spécialisé pour les enfants en phobie scolaire.

En fonction de l’âge, le médecin peut prescrire un traitement médicamenteux anxiolytique pour une courte durée.

Identifier les causes pour mieux surmonter l’angoisse

La phobie scolaire repose bien souvent sur un traumatisme : décès, harcèlement, agression… ou sur des peurs et angoisses, qui remontent à la petite enfance, enfouis depuis bien longtemps.

Traiter ces causes profondes, c’est comme s’occuper du problème à la source plutôt que de soigner seulement les symptômes.

L’accompagnement thérapeutique permettra de travailler sur les causes.

Conservez la socialisation

Pendant une période transitoire, l’enfant peut trouver refuge à la maison. Attention, les professionnels insistent lourdement sur le fait que cette période doit être la plus courte possible et que l’objectif reste de retourner à l’école.

Dans ce cas, le lien doit être maintenu avec l’extérieur et l’école pour ne pas s’isoler ni rompre la socialisation. Cela pourrait engendrer d’autres dérives comme l’isolement ou la dépendance aux jeux vidéo.

Pour cela, le maintien du lien avec l’école et les camarades est primordial :

  • maintien au maximum des activités extrascolaires ;
  • invitation d’amis à la maison ;
  • devoirs à faire à 2 ;
  • transmission des cours.

Une collaboration élève, famille, école et soignants

Un retour le plus rapidement possible à l’école est à privilégier. Après le démarrage du suivi thérapeutique, et dès que l’enfant sera prêt, l’objectif sera de l’aider à reprendre le chemin de l’école. Progressivement, il affrontera alors sa peur.

Pour cela, il est essentiel de mettre en place une collaboration étroite entre l’élève, la famille, les enseignants, voire le thérapeute. Le but est d’adapter et de personnaliser la réinsertion scolaire.

Phobie scolaire : il est déconseillé d’éloigner l’enfant trop longtemps de l’établissement scolaire.

L’élaboration d’un PAI (Projet d’Accueil Individualisé)

Ce document permet de préciser les adaptations à apporter à la vie de l’enfant ou de l’adolescent. Les modalités peuvent être définies avec le médecin et les enseignants. Ainsi, un cadre personnalisé peut être mis en place :

  • commencer par simplement retourner dans les locaux ;
  • envisager une scolarisation partielle, sur certains créneaux horaires ;
  • lister les cours suivant en présentiel et les autres à distance ou via le CNED ;
  • etc.

Votre enfant a lui aussi souffert de phobie scolaire ? Quelles solutions avez-vous mises en place ? Partagez votre témoignage en commentaire. Histoire et conseils bienveillants pourront aider à détecter la phobie scolaire et à la soigner.

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