La relation à ses propres parents
Ça fait plusieurs livres que je lis dans lesquels la question de nos propres problèmes non résolus avec nos parents est soulevée : par exemple, parfois, on interdit à notre enfant un comportement qu’on ne se permet pas nous-mêmes d’exprimer face à nos parents. Ou qu’on ne s’est pas permis.
Il n’est pas nouveau que les schémas se répètent, les enfants battus battent…
Et pourtant, c’est un paramètre qui m’échappe complètement.
Même avant, quand j’entendais : « Je comprends mieux mes parents depuis que je suis devenue maman moi même », bon, je le comprenais mais ne le ressentais pas.
Aujourd’hui j’ai encore l’impression que, hormis bien sûr quelques principes éducatifs qui font partie de ce que j’ai appris, mon comportement avec mes enfants est indépendant de ma relation avec mes parents. Je n’ai pas l’impression d’avoir une frustration non résolue, ou autre chose de ce genre.
Et pourtant, le thème revient et je me pose la question… Comment juger aujourd’hui la relation avec mes parents ? On s’entend bien, il n’y a pas de problème, on est content de se voir, mais je suis aussi régulièrement agacée par des remarques, ou des attitudes, auxquelles je ne réagis pas toujours.
Cependant, récemment, j’ai eu un échange assez incroyable avec ma mère.
On parlait de l’organisation des vacances d’été, et elle est passée à des idées pour les vacances de noël. Je lui ai de suite répondu que je n’étais pas encore prête pour discuter de noël, que c’était trop loin, un problème à la fois, les questions de l’été n’étaient encore pas réglées.
Du fait que nous vivons a l’étranger, et rentrons l’été en France, l’occasion de voir famille et amis, notre planning d’été est chaque fois un casse-tête incroyable, beaucoup de mouvements, beaucoup d’organisation, je rêve de juste poser les valises avec les 4 enfants, et de ne plus bouger. Ca n’arrive jamais.
Bref, tandis que ma mère, malgré ma réponse, continuait à dérouler des idées pour les vacances de Noël, je m’agaçais sans rien dire. Et pour une fois, au lieu de serrer les dents jusqu’à la fin, et de terminer la conversation énervée, je lui ai dit : « Maman, en fait je ne me sens vraiment pas emotionnellement disponible pour parler de Noël. A chaque idée que tu lances, je n’arrive pas a m’empêcher de commencer à y réfléchir, et je ne veux pas, parce que je me sens déjà sous l’eau avec les options de l’été, et je ne fais pas face à tout. Je voudrais qu’on attende d’avoir réglé ça pour parler de la suite. »
… Elle a très bien réagi : « Excuse-moi, je ne pensais pas, je lançais ça comme ça, je ne pensais pas que tu pouvais te sentir débordée, comme je ne fonctionne pas comme ça, je ne l’ai pas envisagé, ok, j’arrête, on en reparlera une autre fois. »
J’ai été stupéfaite par son écoute… C’était si simple, pourquoi ne l’avais-je pas essayé avant ?
Est-ce un hasard, ou est-ce que mes lectures m’aident indirectement dans ma relation à ma mère ?
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