Il ne veut pas me le prêter !!
Tous les parents le savent : le prêt de jouets est un problème récurrent entre les plus jeunes.
On touche à une vraie compétence à développer en termes de limites : ce sont mes affaires, ce sont tes affaires.
Depuis plusieurs mois maintenant, j’ai mis en place une façon de réagir qui marche particulièrement bien, (probablement trouvée dans le livre de Crary mis en lien ci-dessus, mais je ne saurais l’affirmer) et qui permet d’enseigner l’empathie.
Après la règle du “On ne peut pas prendre un objet que l’autre a dans les mains sans demander la permission.” (Oui, je sais, c’est plus une limite qu’une règle, contrairement à ce qu’on avait lu qu’il valait mieux faire dans “Il me cherche !”… J’ai pourtant l’impression que ce serait très artificiel dans l’autre sens… ), on guide la solution en posant le cadre.
Disons par exemple que Léon (5 ans) veuille prendre le train qu’Anatole (3 ans) a dans les mains. Anatole crie, bien sûr. Dans ces cas-là, je m’approche et dis :
“Léon, je vois que tu as très envie de ce jouet, mais tu sais qu’on ne peut pas le prendre sans demander la permission…
Anatole, j’ai l’impression que Léon a très envie de ce jouet. Tu pourras le lui donner quand tu auras terminé avec ?
– Oui, répond Anatole (Ca n’arrive quasiment jamais que l’enfant me réponde non dans ce cas… comme on parle de quand il aura terminé !)
– Merci. Léon, Anatole est d’accord pour te le donner quand il aura terminé.”
Notez bien que nous avons pris le temps dans cette démarche de valider les sentiments, pas seulement de donner la règle. C’est un point essentiel pour connecter avec l’enfant, pour qu’il se sente compris, et soit donc plus à même d’écouter.
Avec les plus jeunes, l’attente étant encore difficile pour eux, ça peut s’accompagner de “En attendant, tu peux dessiner, ou bien jouer avec ce train-là.”
En tout cas, l’objectif est atteint : chacun apprend à écouter l’envie de l’autre, et à la respecter. Ensuite, il n’est pas rare d’entendre celui qui avait le jouet dire à l’autre : “J”ai terminé !”
Cette intervention est récurrente, parce qu’ils mettront du temps à apprendre à faire ça d’eux-mêmes… Mais j’avais confiance que ça viendrait.
Et effectivement, il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir de voir Anatole (3 ans) s’asseoir à côté de Léon, et lui dire tranquillement : “Léon, quand tu auras fini avec Buzz Lightyear, je va le prendre.”
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