Que faire si mon enfant tape ?

L’enfant qui tape… Voilà un des comportements les moins facilement acceptés par la société. Et pourtant, c’est un comportement qui se présente très fréquemment. Ce n’est pas du tout anormal de voir un enfant, même tout-petit, adopter un comportement agressif. Pourquoi l’enfant tape-t-il ? Comment y réagir ? Comment l’aider à évoluer dans sa maturité et à réagir autrement ? Autant de questions auquel cet article cherche à répondre.

(Au passage : je m’interroge sur cette société qui considère qu’un enfant qui tape se comporte mal, mais trouve au contraire normal qu’un parent tape son enfant pour lui apprendre à bien se comporter…

Cette contradiction est évidemment à noter dans les bonnes raisons de ne pas taper son enfant.)

Commençons déjà par nous interroger sur les causes. Il est toujours plus efficace de chercher la raison derrière le comportement que de s’adresser seulement au comportement lui-même, c’est à dire à la manifestation extérieure du problème.

Pourquoi tape-t-il ?

En général, quand on en arrive à frapper, c’est qu’on se sent démuni. Frapper, pour un enfant – comme pour un adulte – est un aveu d’impuissance. Celui qui frappe croit qu’il n’a plus d’autre solution !

Plus l’enfant est jeune, moins il a eu le temps de développer des solutions alternatives. Il est donc assez logique pour lui de taper celui qui l’agresse (en tout cas selon son ressenti), c’est sa manière de se défendre.

C’est en grandissant que l’enfant va développer d’autres solutions, moins violentes, et nous pouvons l’y aider.

Le cerveau de l’enfant est encore en développement. Il apprend énormément, et a des capacités que nous, adultes, n’avons plus. A l’inverse, certains de ses circuits ne sont pas encore complètement mûrs. En particulier, toute la partie de gestion des émotions et des sentiments. Voilà pourquoi un jeune enfant peut se jeter par terre pour hurler et taper des pieds quand il fait face à une trop grande frustration !

Si nous ne faisons jamais ça au bureau, c’est bien sûr parce que nous avons enregistré certaines règles sociales, mais pas seulement ! Nous avons aussi une capacité à processer nos émotions que l’enfant n’a pas encore. Cette partie du cerveau ne sera complètement développée qu’à 25 ans…

Il revient donc au parent d’accompagner l’enfant dans son vécu de l’émotion.

Pour cela, un outil central  : recevoir l’émotion en question !

Il est difficile de vivre sa colère, mais si en plus, la personne qui nous fait face nous commente : « Arrête de t’énerver ! », on va plutôt exploser ! Face à un enfant en colère, on commentera donc plutôt : « Tu sembles très énervé ! ». Le simple fait de voir que l’émotion est perçue par l’entourage aidera à calmer l’enfant.

Si, comme dans le cas qui nous intéresse, l’enfant va jusqu’à en taper un autre (ou un parent), on peut également constater cela : « Tu es tellement énervé que tu n’as pu t’empêcher de me taper ! ». Ce n’est pas la peine de le nier, c’est un fait. On l’observe, c’est tout. Ca ne veut pas dire qu’on est d’accord. On va au contraire passer le message à l’enfant que les émotions sont toutes permises, mais que les actes ne le sont pas. Parce qu’il reste vrai que taper l’autre est inadmissible. On peut donc exprimé notre mécontentement, avec fermeté, et bienveillance à la fois : « Je vois que tu es très énervé ! En même temps, je ne peux pas te laisser taper ton frère. Il va falloir trouver d’autres façons d’exprimer ta colère ! »

Le modèle

Un enfant reproduit ce qu’il observe. Donc, plus l’enfant verra autour de lui des adultes qui tapent, plus il tapera lui-même. Comme nous le disions en début d’article, si nous voulons que notre enfant apprenne à ne pas taper, le premier principe à suivre sera évidemment de ne pas le taper !! Jamais. C’est aussi simple que cela. C’est aussi inadmissible que le fait qu’il frappe ou morde quelqu’un. Si nous voulons lui enseigner le respect des autres, nous devrons lui montre comment cela se vit, verbalement, même lorsque nous perdons patience.

Et si nous sommes à court d’alternatives, passons le temps qu’il faudra à développer d’autres compétences, nous gagnerons bien plus de temps à long terme qu’en entrant dans un rapport de force ou une lutte de pouvoir qui va encourager sa rébellion.

Le temps de pause

L’outil le plus essentiel pour éviter d’exprimer sa colère de telle façon, c’est de prendre un temps de pause.
Là encore, cette méthode est valable autant pour les enfants que pour les parents.
Un temps de pause, cela signifie qu’il faut s’extraire un moment de la situation.

Attention cependant : nous ne sommes pas dans le schéma de l’isolement « pour y réfléchir ». Car, en étant submergé par la colère, on n’est pas capable de réfléchir !! Le vocabulaire utilisé, le ton, notre présentation des choses enfin, fera toute la différence.

Le message : « Je vois que tu es trop énervé pour pouvoir parler pour l’instant. Je te propose de prendre un temps de pause, pour laisser la colère retomber. »

L’idée est qu’il prenne le temps de se reconnecter à lui-même. Alors seulement, il sera possible de parler de la situation.

L’idéal serait de pouvoir l’y aider, l’accompagner dans cette démarche. Surtout pour les plus jeunes.

Cependant, ce n’est pas toujours facile. Je suppose que cela dépend également du parent. De mon côté, je sais que je ne suis pas capable de faire face trop longtemps à une tempête émotionnelle : si je prends trop sur moi pour cela, je serai tellement tendue que c’est ensuite moi qui me mettrai à crier, ce qui n’est pas souhaitable non plus !! Alors, je m’écoute. Lorsque je suis sereine, je reçois et j’écoute tout en continuant à parler doucement. Parfois, je fais appel à l’image de la coupe pour recevoir les pleurs de l’enfant, qui me permet de m’en détacher.
Et puis, lorsque je sens que je ne le peux pas, que je dois également prendre soin de moi pour pouvoir prendre soin des enfants, je fais le choix de laisser le temps à l’enfant de son côté. « Je comprends que tu aies besoin de temps. Tu peux aller pleurer dans ta chambre, si tu veux. »

Jane Nelsen (auteur de la discipline positive) suggère même la création d’un endroit spécial pour le retour au bien être. Cet endroit peut avoir été conçu avec l’adulte en dehors d’un moment de colère. L’enfant peut alors décider d’y mettre un coussin, un livre, ce qu’il veut pour l’aider à se sentir mieux.

Cette méthode est également à utiliser lorsque les enfants se tapent entre eux. Bien sûr, il faudra intervenir, et poser un cadre solide. Mais pour commencer, il vaut mieux les séparer.

Là encore, l’intonation joue un rôle clef. Nous ne choisirons pas de les séparer avec des mots associés à la punition tels que « Chacun dans sa chambre ! Et vous n’en sortez pas avant que je vous le dise ! », mais plutôt : « Je vois deux enfants très énervés, et je crois que vous avez besoin d’un temps de pause. »

Prévenir plutôt que guérir

Autant lorsque l’enfant est sous le coup de la colère, il est impossible de l’atteindre, autant en parler avec lui pendant un moment calme sera une bonne idée.

Plus nous parlerons avec l’enfant de ce que sont les émotions, mieux il pourra les comprendre et les contrôler. Il ne les maîtrisera pas forcément, et ce n’est pas ce que l’on cherche, mais il réagira différemment à son mécontentement.

Donnons-lui le vocabulaire qui convient pour qu’il puisse communiquer ce qu’il ressent, et cherchons des options avec lui :  « Ecoute, je vois que tu as encore du mal parfois à exprimer ta colère autrement qu’en frappant. Est-ce que tu voudrais qu’on réfléchisse ensemble à d’autres façons de réagir ?  »

Et les autres façons de réagir ne manquent pas :
respirer, dessiner sa colère, s’isoler (dans un coin de retour au calme conçu pour, comme évoqué précédemment, c’est encore mieux !), compter jusqu’à 10, courir autour de la table, aller crier dans le jardin…
Une bonne manière d’exposer ces alternatives peut être de construire avec l’enfant une roue des options !

Lorsque l’enfant tape, développer son empathie

Je me joins à Jane Nelsen pour dire que chaque erreur est une opportunité d’apprentissage.

Lorsque l’enfant tape, il fait une erreur. Ne lui tombons pas tout de suite dessus, il a besoin d’apprendre.

Que va-t-il apprendre cette fois ? L’empathie !

Lorsqu’il sera en mesure de nous écouter (inutile, je le répète, d’essayer de lui parler tant qu’il est sous le coup de la colère), nous pourrons l’encourager à essayer de se mettre à la place de l’autre : « Je crois que tu as fait mal à ton copain. As-tu vu qu’il s’est mis à pleurer ? Sais-tu pourquoi ? »

Un exemple incroyable d’accompagnement de l’enfant vers l’empathie après un épisode où un enfant tape l’autre :  celui du blog Happynaiss avec ses filles.

Lorsque j’ai un épisode de geste violent entre mes plus jeunes, j’en profite pour leur parler de nos valeurs familiales. Je leur explique que dans notre famille, nous aspirons à nous sentir en sécurité. En général, ils sont d’accord sur l’idée ! Et c’est déjà un vrai pas en avant. Cela m’encourage à avoir confiance. Confiance dans le fait qu’en grandissant, ils sauront réagir différemment. Ils sont en train d’apprendre la sociabilisation, et ce n’est pas une mince affaire…

Et si l’enfant nous tape ? Poser nos limites.

Si l’enfant nous tape, c’est encore une opportunité ! L’opportunité de lui donner l’exemple de ce que l’on peut faire lorsque quelqu’un nous tape. Parce que l’enfant apprend par l’exemple, notre façon de réagir l’inspirera le jour où cela lui arrivera. Cela peut nous aider à décider comment nous réagirons face à lui, conscients de l’exemple que nous sommes en train de lui donner.

Pour cela, prenons le temps d’y réfléchir : imaginons qu’un camarade lui donne des coups. Comment voudrait-on qu’il réagisse ? C’est probablement de là qu’il faut partir pour décider comment nous réagirons face à lui.

Je ne sais pas quelle sera votre réponse face à cette question. Chacun la sienne.

De mon côté, je n’ai pas envie qu’il réagisse en rendant les coups (à son petit frère qui n’aura pas encore appris à se contrôler par exemple), ni pour autant qu’il accepte juste de recevoir des coups.
Non, je voudrais qu’il sache poser ses limites, et communiquer le fait qu’il n’est pas d’accord.

Alors, c’est ce que je vais faire.

Je ne le laisse pas me taper, et je le lui dis clairement et fermement : « Je sais que c’est difficile pour toi. En même temps, je refuse de me laisser frapper.« .
Ainsi, je reçois sa colère, je ne l’humilie pas, je suis juste ferme sur ma position. Et si cela ne suffit pas, j’agirai, en m’éloignant, et en restant hors de portée.

Après l’épisode, et pour que ce soit clair, j’en parlerai avec mon enfant.

Je chercherai d’abord à « prévenir plutôt que guérir », comme évoqué plus haut : « Je vois que parfois, tu es tellement énervé que tu as envie de me taper. Tu as le droit d’être d’énervé, mais pas de me frapper. On peut chercher ensemble d’autres moyens d’exprimer ta colère si tu veux. ». Si cela est trop fréquent, je le préviendrai également de la conséquence dans le cas où il n’y parviendrait pas : « Si à un moment où tu n’y arrives pas, tu recommences à me frapper, je changerai de pièce. Je serai ravi(e) de revenir te parler et t’écouter si tu le veux lorsque tu seras prêt à communiquer avec moi sans me taper. »
Ainsi, si cela recommence, effectivement changer de pièce, simplement. Sans trop commenter.
Soit en disant juste : « Tu es énervé. Je ne veux pas me laisser taper. », soit même en ne disant rien, puisqu’il le sait déjà. S’en aller, simplement.
S’il se calme et revient, parfait.
S’il hurle, à nous de revenir au bout d’une minute, et demander : « Je voudrais bien t’aider. Es-tu prêt à ne plus me frapper ? » Simplement.

Parce que c’est bien ce que je voudrais que mon enfant fasse si quelqu’un le tape. Qu’il s’en aille. Pas qu’il se laisse taper. Je lui donne ainsi le modèle de comment poser ses limites physiques. Je me respecte moi-même et lui montre comment faire.

La courbe d’apprentissage

Dans cet apprentissage, comme pour n’importe lequel, le temps est clef. Rome ne s’est pas faite en un jour.

Chez nous, à un moment, on répétait : « on ne tape pas, on ne pousse pas, on exprime sa colère avec des mots ». Parce que mon 3e tapait régulièrement mon 4e.

En théorie, ma priorité était claire : je voulais qu’il apprenne à s’exprimer. Que sa colère ne soit plus communiquée par des gestes, mais verbalement, par des mots. Et, en même temps, je ne voulais pas non plus qu’il crie ! Puis j’ai compris qu’il fallait laisser le temps de l’apprentissage, alors j’ai accepté les cris. Parce qu’il valait mieux qu’il crie plutôt qu’il tape..

Parfois, il faut savoir gérer les priorités, ne pas s’attaquer à tout à la fois.

Et sur son chemin, l’enfant a également besoin de se construire. De construire une image de lui-même selon laquelle il est capable de réagir sans taper. Alors, plutôt que d’insister sur le fait de ne pas taper lorsque cela lui arrive, remarquons plutôt les moments où cela se passe bien.

Ainsi, dans cette période évoquée ci-dessus, je notais : « Dis donc, je t’ai entendu crier, tu étais très enervé !! Et tu as réussi à le dire sans frapper. » Pas besoin de compliment, rien que le fait que vous l’ayez noté suffit ! Ca aide l’enfant à changer l’image qu’il a de lui-même. Parce que si on passe trop de temps à lui dire tout ce qui ne va pas, il ne voit plus qu’il sait faire autrement.

Plus tard, on a travaillé sur les cris…

La clef donc : ne pas se désespérer, persévérer, et surtout, surtout, avoir confiance. Votre enfant apprendra. C’est certain.

Et si vous voulez télécharger une fiche résumé de cet article, il vous suffit de cliquer ici.

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13 réponses
  1. Anne-Caroline
    Anne-Caroline dit :

    “Je sais que c’est difficile pour toi. En même temps, je ne peux pas accepter de me laisser frapper.” l’exam plein est bon, mais j’aurais dit pour la deuxième partie de la phrase  » je refuse de me laisser frapper.  » pour éviter d’utiliser la négation.

    Répondre
  2. Caroline Muller
    Caroline Muller dit :

    Bonjour,
    Merci pour cet article. Chez nous, c’est justement le problème actuel : mon p’tit gars de 2 ans a tendance à nous frapper en ce moment.
    Je sais que la période est difficile pour lui (papa en formation et qui ne rentre que le week end !!!)

    En lisant je me disait : « mais zut, c’est tout ce que je fais et il tape encore!! » Alors en progressant dans la lecture je me disais : « de toute façon il faut persévérer et patienter… Et c’est sur ce conseil que vous finissez l’article.
    Alors quel soulagement : je suis dans le juste, semble t il… Je ne lâche rien lol

    C’est toujours bon de se sentir moins seule dans nos problématiques… vive les blogs !

    Bien à vous
    Caroline

    Répondre
    • Coralie
      Coralie dit :

      En effet Caroline. On voudrait tellement que ce genre de choses s’apprennent plus vite, n’est-ce pas.. ?
      J’espere que le problème disparaîtra sous peu chez vous. Une piste, puisque tu sais que c’est également du à un contexte difficile peut être de planifier des « moments particuliers », surtout avec son père, en leur donnant un nom. Qu’en penses-tu ?
      https://les6doigtsdelamain.com/le-moment-particulier/

      Répondre
      • Caroline Muller
        Caroline Muller dit :

        Ah lala, si j’avais une baguette magique ou la possibilité d’arranger les choses comme Samantha en bougeant le bout de mon nez ce serait génial!
        J’aime beaucoup ton idée du moment particulier… j’en parle à papa p’tit gars dès demain sur skype pour appliquer le week end prochain.
        Merci

        Bien à toi

        Répondre
  3. Antoine
    Antoine dit :

    Ce site est très amusant… 🙂
    Un enfant qui tape son père, vous conseillez de lui dire : « je comprends que tu es en colère, mais tu ne dois pas me taper. » 🙂
    Un enfant ne tape pas parce qu’il est en colère mais simplement pour explorer le champ des possibles, tester et chercher l’autorité qui viendra le structurer en posant des limites.
    Si c’est toute la réponse qu’il reçoit de son père, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette figure d’autorité sera franchement faiblarde.
    Ces enfants éduqués dans du coton et surprotégés seront plus tard incapables de gérer le stress, la violence ou les situations de tensions. Moi et ma compagne avons été élevés à la manière « forte » et en sommes reconnaissants à nos parents. Cela n’a jamais fait de nous des êtres violents ou agressifs. Je ne prétends pas évidemment qu’il faille corriger son enfant de façon excessive ou déraisonnable. Mais en certaines circonstances le fait de lui mettre une tape si le besoin se fait sentir lui fait comprendre immédiatement qui est l’adulte, qui est l’enfant et que son comportement s’il est mauvais sera sanctionné. Cela enseigne aussi que les crises de colère ne sont pas tolérées et qu’il doit apprendre en grandissant à se maîtriser. Sinon c’est rapidement l’enfant-roi et le parent-serviteur qui passe son temps à s’adapter à son enfant. Je n’ai jamais interprété les fessées, ni même les coups de pieds au derrière, comme des violences. L’enfant fait très bien la distinction et sait parfaitement que cela vient sanctionner un comportement inacceptable. D’ailleurs mon père me corrigeait dans le plus grand calme sans aucun signe de colère ou d’agressivité.J’aurais eu honte d’avoir un père qui aurait cédé devant moi ou qui aurait du user de stratagèmes pour arriver à ses fins. Je savais qu’il était l’autorité et qu’il n’y avait pas à tergiverser. Je savais aussi très bien quand j’avais fait une bêtise. J’ai vu par contre pas mal d’enfants manipuler des parents paumés avec leurs cris et leurs larmes… Visiblement l’autorité (saine et raisonnable) faisait grandement défaut.

    Répondre
    • Coralie
      Coralie dit :

      Bonjour. Nous sommes effectivement en désaccord profond. Vous dites que votre éducation à la manière forte ne vous a pas rendu violent, et à la fois que des tapes ou même des coups de pied au derrière ne sont pas des actes violents. Bon.
      Vous paraitrait-il possible d’user de ces mêmes gestes « non violents » envers votre compagne ?

      Un parent peut heureusement poser des limites pour amener l’enfant à le respecter sans user de coups, mais plutôt en le respectant également.
      A ce sujet, voir : https://les6doigtsdelamain.com/le-respect-de-lenfant-une-notion-toute-relative/
      D’ailleurs, puisque nous parlons de respect, je dois dire que je ne trouve pas la manière dont vous commencez votre commentaire (« ce site est très amusant… ») très respectueuse. Serait-ce que l’écran fait tomber les barrières ? Me parleriez-vous comme cela si vous me rencontriez ?

      En tout cas, nul doute que votre méthode atteindra son but à court terme : celui de faire cesser un comportement qui vous déplait. Cependant, le comportement cessera plus par peur de votre réprimande que par conviction. Que se passera-t-il lorsque l’enfant grandira ?

      Je ne suis pas surprise que votre éducation ait eu un effet sur votre manière d’envisager les choses aujourd’hui, et je sais qu’il est difficile de s’ouvrir à d’autres principes.
      J’espère pour votre famille que vous en serez capables.

      Répondre
      • Antoine
        Antoine dit :

        Bonjour, ma compagne n’est plus à l’âge où elle doit recevoir un cadre et une éducation. Je n’ai donc pas à lui imposer des règles. Il est étonnant que vous ne saisissiez pas la différence entre un enfant et un adulte.
        Pour se développer et se fortifier l’enfant doit connaître des événements structurants forts. Un muscle se développe s’il est soumis à un traumatisme, l’organisme développe sa résistance au stress s’il y est soumis, le système immunitaire se développe s’il est soumis à des agressions. C’est le principe de développement du vivant. Personnellement, je ne souhaite pas que mes enfants vivent sans cela sans quoi ils ne se développeront pas et deviendront des adultes consensuels et fragiles. Le but est évidemment de leur donner un cadre bienveillant, mais où ils perçoivent des limites fermes et où ils peuvent développer leur capacité de résilience, c’est-à-dire être confronté à des événements autres que ceux qui surviennent au sein d’un cocon surprotégé .
        Mais en réalité ce qui est le plus dérangeant, c’est que vous souhaitiez qu’il existe une loi pour interdire la fessée. Que vous ayez vos idées, c’est tout à fait normal. Mais j’ai des idées différentes et j’aimerais pouvoir vivre sans que l’on me contraigne à faire autrement, car je pense que ces idées sont bien plus justifiées à la fois par la science et par l’expérience. Que diriez-vous si l’on faisait une loi pour interdire la méthode Montessori? Vous vous rendez compte de l’aspect intolérable de cette privation de liberté? C’est ce que vous souhaitez voir imposer à ceux qui ne voient pas les choses comme vous… Je trouverais inadmissible que Montessori soit interdit, tout comme je trouve inadmissible que l’on envisage d’interdire le type d’éducation que je considère comme le plus sain.
        Par ailleurs, je ne suis pas du tout fermé à certains aspect de la méthode Montessori. Je respecte tous les points de vue et j’aimerais que l’on cesse de vouloir imposer des dogmes par la coercition juridique. Maria Montessori elle-même ne souhaitais pas concevoir sa pédagogie comme un dogme. C’est pourquoi je considère que finalement même si vous vous en réclamez, vous n’êtes pas réellement en phase avec sa pensée. J’espère que vous obtiendrez les meilleures résultats pour l’éducation de vos enfants, mais s’il-vous-plaît cessez de vouloir imposer des dogmes et de croire que vos méthodes sont nécessairement les meilleures.

        Répondre
        • Coralie
          Coralie dit :

          Je comprends ce que vous dites. Que chacun doit pouvoir choisir ce qui fonctionne pour lui, et qu’on ne devrait pas l’imposer aux autres.
          Le principe est juste, seulement voilà : où placer la limite ?
          Car, s’il on pousse le raisonnement, on ne devrait pas avoir de loi qui interdise à un mari de taper sa femme. Après tout, lui pense probablement que c’est la meilleure façon de faire pour que sa femme le respecte.
          Je pense que la limite est placée là où elle permet la protection.
          C’est l’éternel équilibre à trouver entre la sécurité et la liberté…
          Alors oui, je suis pour qu’on passe une loi qui interdise les violences sur mineurs, même si ces mineurs sont nos propres enfants. Je crois fondamentalement en un monde meilleur.
          Je reste cependant de l’avis qu’il sera beaucoup plus efficace de communiquer sur les méfaits de cette violence pour convaincre les parents, indépendamment de la loi. Et c’est une démarche qui est en cours.
          Je suis persuadée que les choses vont changer. Peu à peu.

          Répondre
          • Antoine
            Antoine dit :

            Entre une femme qui s’est pris un coup de poing et qui a un œil au beurre noir et un enfant qui pleure 5 mn parce qu’il s’est pris une simple fessée après avoir fait une grosse bêtise, il y a une différence considérable. Premièrement, au niveau des circonstances et des lésions occasionnées : un enfant n’est pas soumis à une menace brutale et arbitraire mais à une autorité réfléchie, ensuite la fessée ne porte pas atteinte à l’intégrité physique de l’enfant qui ne nécessite donc pas une « protection » à ce sujet. Secondement, c’est un peu comme si vous me disiez qu’il ne fallait pas obliger ses enfants à aller à l’école, faire leurs devoirs, se coucher tôt parce que vous ne le faite pas avec votre femme.Ces choses n’ont rien à voir l’une avec l’autre et le raisonnement est spécieux. La relation et le rôle que nous avons avec nos enfants ne sont pas ceux que nous avons avec notre conjoint. C’est d’ailleurs même une idée saugrenue.
            De telles mesures législatives ne constituent pas une protection mais une dérive pouvant mener à des situations grotesques. Ex : un enfant se disant battu pour se venger d’une décision de ses parents. La jurisprudence est déjà pleine de cas où des enfants ont prétendu avoir subit des attouchements de la part d’un professeur pour se venger. S’il suffit de dire à la psychologue scolaire que l’on s’est pris une fessée pour mettre ses parents dans l’embarras, le monde ne vas pas devenir meilleur mais complètement idiot. La surenchère législative a toujours des conséquences néfastes. Il ne faut pas aller trop loin et conserver son bon sens.

  4. Eirene
    Eirene dit :

    Moi qui pensais que le débat était clos avec tous les études en neurosciences qui existent, tout les avis des professionnels, et on continue à penser que les fessées sont bonnes… dommage… Comme quoi on a beau avoir les réponses et la preuve par À plus. les gens veulent rester sur une position fausse… Je souhaite du plus profond de mon cœur que la sagesse et le bonheur arrivent vite à ces personnes pour que la souffrance s’arrête

    Répondre
    • Coralie
      Coralie dit :

      Eh oui.. Malheureusement, le débat est loin d’être clos !
      C’est difficile de changer ses croyances, même lorsque l’on nous présente des preuves.
      C’est un vrai processus de s’ouvrir à une autre manière de concevoir les choses…

      Répondre

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