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Frères et soeurs sans rivalité – Chapitre 6 : Les disputes

Et voilà qu’on arrive au « dur ».

Ca a mis un peu de temps ? Oui, mais avant d’en arriver là, il fallait bien comprendre les dynamiques de cette relation frère/soeur. Et c’est seulement maintenant qu’on a mieux compris les points précédents qu’on est armé pour bien réagir en cas de dispute…

Disputes qui, d’ailleurs, devraient être moins fréquentes rien que par le fait que nos autres changements ont encouragé une relation plus harmonieuse.

Ainsi, si la relation entre les enfants est bonne, ils se disputent moins, et savent mieux gérer leurs conflits.

En général, on essayera donc de ne pas intervenir dans les conflits, et de les laisser développer leurs propres méthodes de résolution.
Il y aura évidemment toujours des cas où notre intervention s’avèrera nécessaire.
Dans ce cas, essayer de suivre les étapes suivantes :

1- Commencer par reconnaitre la colère de chacun envers l’autre, ça devrait déjà calmer un peu le jeu

2- Ecouter chaque version avec respect

3- Montrer qu’on s’aperçoit de la difficulté de la situation

4- Exprimer sa confiance dans le fait qu’ils puissent résoudre le problème seuls, et trouver une solution qui soit juste pour chacun d’eux (Si nécessaire, faire quelques suggestions)

5- Les laisser seuls faire les choix qui leur conviennent

Si on arrive au moment où ça dégénère déjà, on peut adopter une approche un peu plus interventionniste, d’abord en se renseignant : « Etes-vous en train de jouer ou de réellement vous battre ? », puis en rappelant la règle : « Ce n’est un jeu que par consentement mutuel. », et enfin, éventuellement : « Je comprends que vous jouez, mais c’est trop brutal pour moi. J’aimerais que vous trouviez une autre activité. »

Parfois, il faut intervenir plus fortement parce qu’on est déjà à un niveau avancé de la dispute, par exemple quand l’un est sur le point de taper sur l’autre !

Alors,
1- Ca peut paraître ridicule mais commençons par décrire la situation. Ça aide de se voir de l’extérieur pour se rendre compte de ce qu’on fait…
« Je vois un garçon qui s’apprête à taper sur l’autre !! »
2- Poser les limites
« Il n’est pas question de se faire mal ! »
3- Séparer les enfants pour les laisser respirer
« Je pense que vous avez besoin d’un moment de séparation pour vous calmer… »

Cela fait déjà pas mal de compétences à tester, et à mettre en place.

Le chapitre cependant ne s’arrête pas là. En fait, ça donne envie de séparer en plusieurs chapitres, parce que les situations sont multiples, et on trouve beaucoup de bons conseils ici.

Abordons donc ce que je vais appeler la

partie 2 : la situation récurrente

Ex : « Elle n’est jamais prête à l’heure de partir pour l’école.. »

Alors là, on peut commencer une démarche de resolution de conflit, dont les étapes proposées sont :
1- Organiser une réunion entre les protagonistes. Expliquer les raisons de la réunion et les règles de discussion.
2- Ecrire les sentiments de chacun, et ses récriminations, puis les lire à haute voix.
3- Laisser le temps à chacun de réagir à ce que l’autre a exprimé.
4- Inviter chacun à inventer des solutions. Tout écrire sans jugement.
5- Décider des solutions qui conviennent à tous.
6- Revenir dessus plus tard pour voir si ça a fonctionné.

Ça nous est déjà arrivé de mettre ça en place (On l’a fait dans cet exemple-là justement. Discutant avec Oscar -13 ans- et Alice -8 ans- de l’heure de départ pour l’école, du besoin de chacun, et comment l’autre peut s’adapter ou pas) et bien sûr, ça marche beaucoup mieux de parler du problème à froid, de prendre des décisions ensemble, et qu’ensuite chacun sache qu’elles sont les limites acceptables pour l’autre.

En revanche, on est très mauvais pour le suivi. Est-ce grave ? Je ne sais pas… Si le problème ne surgit plus, on peut penser qu’on n’a pas besoin de revenir dessus, mais en fait je trouve que
– il vaut mieux vérifier quand même après usage que les parties concernées sont satisfaites de l’aménagement, avant que le même problème ne se repose, ce qui peut être très frustrant !
– si le sujet ne surgit vraiment plus, ça vaut quand même la peine de prendre le temps de le noter, de féliciter les enfants, et de leur donner l’opportunité de se rendre que la méthode de résolution de conflit a fonctionné !

Rq : cette méthode est en fait la même que celle qu’on avait vue dans la fin du chapitre sur les alternatives aux punitions dans Parler pour que les enfants écoutent…

Partie 3 : au lieu de prendre partie…

Encore une fois, c’est aux enfants de résoudre la question. C’est sacrément difficile au quotidien, mais il faudrait que ce ne soit pas le parent qui impose, sinon, il est certain que l’un au moins va se sentir lésé (parfois les deux), et donc énervé et aigri, envers le parent, et envers l’autre enfant.

Si on se retrouve dans une situation où l’on nous demande de prendre partie, il vaut mieux énoncer la règle qui va leur permettre de conclure seuls :
« Si je comprends bien, Thomas, tu as besoin des crayons pour tes devoirs, et toi, tu voudrais finir de colorier.
Les devoirs ont toujours la priorité, mais Thomas, si tu veux trouver un arrangement avec ta soeur, tu peux. »
ou bien : « Tu voudrais emprunter cette chemise pour ta soirée, mais toi, tu ne veux pas la lui prêter parce que tu as peur qu’il l’abîme. Ecoute, c’est ta chemise et donc ta décision, c’est ton choix de discuter les choses avec ton frère. »

Bon, dans la pratique, je trouve que ça marche peu… Mais au moins ça permet de donner notre « décision » simplement en rappelant la raison, et les laisser la comprendre, plutôt qu’en l’imposant…

Partie 4 : Autres points intéressants

Comment encourager le partage ?
Puisque selon le point précédent, on ne force pas le partage, comment l’encourager ?
– en mettant les enfants en charge du partage quand on distribue quelque chose
– en mettant en valeur les avantages du partage
– en laissant le temps à l’enfant d’intégrer l’idée (« Il te dira quand il sera prêt à partager » – Ca ça marche pas mal !)
– en montrant son appréciation quand le partage vient spontanément
– en le modelant !

Décourager le fait de rapporter
Qu’un enfant rapporte les bêtises de l’autre ne peut pas contribuer à leur entente…
(On parle ici d’une bêtise qui n’embête pas l’autre)
Il vaut mieux ne pas l’encourager.
« Il a fait ça ? Dis-lui de venir me voir ! » n’est donc pas la bonne réaction : non seulement, ça donne satisfaction au rapporteur, mais en plus, ça l’implique dans un rôle qui n’est pas le sien !
Une réponse adéquate serait plutôt de lutter contre son instinct, et de dire :
« Je n’ai pas tellement envie de discuter avec toi de ce que ton frère fait ou ne fait pas… mais si tu veux me parler de toi, je serai ravie de t’ecouter ! »

Dans le cas où on doit voter, valider la frustration
Parfois, quand le groupe ne se décide pas, on procède à un vote. Pas de problème de fond, mais ça peut être une bonne idée de faire remarquer à tous : « Ok, voilà donc la décision, nous savons cependant que l’un de nous reste déçu parce qu’il avait vraiment envie d’autre chose. »

Encourager l’équipe
Et ce sera le dernier point : ne pas hésiter à remarquer les moments où les enfants fonctionnent bien ensemble !
« Vous avez fait ça ensemble ? Vous faites une sacrée équipe ! »
Comme quand Oscar et Alice ont fabriqué les déguisements d’halloween de leurs petits frères… Ils ont fait un boulot fantastique ! Comme quoi, c’est possible, ne pas en douter !

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